Colloque international

Quelques mois après le décès de Claude Lanzmann, qui dirigea Les Temps modernes de 1986 à 2018, Antoine Gallimard, propriétaire du titre, rendit publique sa décision de mettre fin à cette revue fondée par Sartre et Beauvoir en 1945. Qu’on déplore ce parti ou qu’on l’entérine, il convient de saluer ce que fut l’aventure intellectuelle au long cours de cette publication, de réfléchir sur sa spécificité et sur ce dont cette abrupte extinction est le symptôme. Les Temps modernes, jusqu’au bout, ont poursuivi le but que s’étaient donné leurs initiateurs, et que Merleau-Ponty décrivit en les termes suivants : il s’agirait de déchiffrer le présent, « d’une manière aussi complète et fidèle que possible, qui n’en préjuge pas le sens, qui même en reconnaisse le chaos et le non-sens là où ils se trouvent[1] » ; ils l’ont fait sur tous les terrains – réflexion politique, reportages et enquêtes, littérature, philosophie, esthétique…–, répondant à leur façon aux aspérités du monde et du même coup faisant écho aux registres si divers de l’écriture et de la pensée sartrienne. Il s’agira de faire le portrait de cette publication aux intérêts et investissements multiples, en revenant sur son histoire, tant lointaine que récente, sur l’actuel panorama éditorial des sciences humaines, sur notre avenir de lecteurs, à terme privés de revues autres que spécialisées et académiques. N’y avait-il, n’y a-t-il aucune possibilité que Les Temps modernes, à cette croisée des chemins, se renouvellent et prennent pleinement le tournant du XXIe siècle ?

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Nous attirons votre attention sur le fait que, la salle des Actes étant limitée en nombre de places, une demande d’inscription préalable à l’adresse colloquetempsmodernes@protonmail.com sera obligatoire.

[1] Jean-Paul Sartre, « Merleau-Ponty », Les Mots et autres écrits autobiographiques, Paris, Gallimard, coll.  « Bibliothèque de la Pléiade », 2010, p. 1063.