Une saison dans la presse – Regards sur l’actualité des spectacles au XVIIIe siècle
La critique dramatique dans la presse au XVIIIe siècle (CDP18) est un séminaire exploratoire de recherche
On se contente souvent de considérer la presse comme une source d’informations parmi d’autres sur la vie théâtrale et le répertoire. On va y chercher des comptes rendus de pièces, des témoignages sur la réception, en prélevant quelques pages. La première année du séminaire exploratoire CDP18 a fait apparaître l’importance d’une réflexion conjointe sur l’objet presse et sur l’objet théâtre, et la nécessité de contextualiser les discours tenus par les rédacteurs, non seulement dans la synchronie des publications et des événements contemporains qui donnent sens aux productions dramatiques mais aussi dans le continuum que constituent les journaux, dotés, pour la plupart, d’une ligne éditoriale explicite et d’une théorie plus ou moins subreptice du théâtre. Pour clore ce premier moment de la réflexion, cette journée d’études propose de poursuive l’enquête sur ce que la critique dramatique fait au théâtre au 18e siècle et sur la manière dont l’étude de la presse amène à décentrer l’histoire du théâtre. Plutôt que monographique ou thématique, cette journée d’études a fait le choix d’une approche empirique et collaborative.
Il s’agira d’interroger les rapports de la presse et de la vie théâtrale à partir d’entrées chronologiques, en effectuant des coups de sonde par dates, à l’échelle d’une année ou d’une saison.
Ces dates sont laissées au choix des participant·e·s et peuvent relever de contextualisations plurielles : une date historique, un jalon important de l’histoire du théâtre, prise du côté du répertoire, des pratiques scéniques ou des institutions, un moment-clef de l’histoire de la presse. Innombrables sont les entrées possibles, que chacun·e pourra investir à partir de ses objets d’études propres, de ses centres d’intérêt, de sa gourmandise à explorer un territoire qui, sans doute, déjouera les attentes initiales. Ce que nous proposons, à travers ces opérations de « carottage », c’est en effet la possibilité de se laisser surprendre. Par une expérience d’immersion laissant libre cours à la sérendipité, ce type d’enquête peut mettre au jour des données, des points de vue, des rapprochements, des hiérarchies, des faits inattendus qui, peut-être, amèneront à remettre en question la manière dont on a pu écrire l’histoire des spectacles. En entrant de plain-pied dans ce théâtre vécu au jour le jour, il s’agira aussi de mettre à l’épreuve les dates qui auront été choisies, et peut-être d’en faire émerger d’autres, tout aussi significatives. Nous espérons qu’au-delà de l’inévitable émiettement des propos et des entrées choisies, des nœuds de questionnement communs, des comparaisons, des éclairages réciproques se feront jour.