Le séminaire de l’équipe de recherche « Écrits de soi » portera pendant deux ans sur les relations entre écrits de soi et écritures de savoir. Il s’agira de s’interroger sur la place, les fonctions et les effets de la première personne dans les écritures de savoir, mais aussi sur les savoirs, notamment les savoirs de soi, visés ou produits par certaines formes d’écrits de soi. Les disciplines de soi que l’on voudrait mettre en lumière seraient au croisement de ces préoccupations : écritures, savoirs et autonarration mêlés.
Les enquêtes consacrées à des savoirs déterminés et à des périodes précises permettront de cerner progressivement les modulations des relations entre écrits de soi et écritures de savoir sur le temps long de l’histoire de la littérature française du XVIe au XXIe siècles), au cœur du projet scientifique du CELLF (UMR 8599). Elles inviteront à en penser les effets sur la constitution, la contestation ou les transformations de certains champs de savoir comme des pratiques et des genres de l’écriture de soi. Les relations fortes entre les écrits de soi et certains savoirs ou champs disciplinaires, comme l’histoire1, la psychanalyse ou encore certaines sciences humaines et sociale (anthropologie et sociologie notamment) constitueront des objets privilégiés. Il conviendra cependant de se rendre tout aussi attentifs à des domaines moins déterminés a priori, qu’ils soient antérieurs au partage moderne des disciplines, liés au déplacement de leurs frontières (constitutivement problématiques – pensons au partage de la littérature et de la philosophie), ou solidaires d’enjeux transversaux et irréductibles à un seul champ disciplinaire : problématiques du genre, questionnement éco-poétique sur les rapports entre écrits de soi et rapport au vivant...