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9h-12h (séance en ligne)
Avis et annonces publicitaires, récits d’expériences et de démonstrations, les journaux constituent un support de diffusion majeur des procédés techniques au XVIIIe siècle. Au long du siècle, l’essor de ces nouvelles cultures imprimées, dont les formats et la périodicité dessinent des lectorats variés, accompagne celui des dynamiques marchandes et des consommations. Nous reviendrons dans cette interventions sur la forme particulièrement plastique des récits d’inventions, oscillant sur la frontière souvent ténue entre annonce commerciale et récit d’expériences, mêlant des registres d’énonciations où se déploie la surenchère de l’inédit et de la nouveauté, l’appel à l’émotion et la curiosité, mais aussi une rhétorique de l’utilité et de l’efficacité. Révélant un visage de l’invention pluriel, non restreint aux mécaniques productives mais à une myriade d’objets (domestiques), de procédés et recettes qui améliorent le quotidien, le travail, les espaces de sociabilité, les bâtiments et les jardins, ce registre conjoint des « arts utiles et agréables » construit une culture technique partagée, un horizon d’attente où s’exprime la performance prodigieuse sur la matière et le contrôle des éléments de la nature, qui engage de larges strates de public dans un imaginaire du progrès... la notion de publicité non restreinte à la promotion sera ici envisagée comme participant pleinement de la construction d’un espace public de la technique.
L’essor des House-Organs, apparus outre-Manche dès le XIXe siècle, coïncide en France avec le développement des grandes entreprises et l’arrivée à maturité de la publicité en tant que profession et nouvelle discipline. Au cours de cette période, les « journaux de la maison » dans la langue de Molière, se multiplient à un rythme exponentiel. Le secteur du tourisme (La Revue des voyages, Partir), celui des transports ferroviaires (Rails de France, Le Bulletin P.L.M), de l’automobile (Peugeot-Revue, Fiat), de l’aéronautique (Plein ciel) sont, avec l’industrie (L’Âge du ciment, Acier), le grand commerce (Printania, Art, Goût et Beauté) et les laboratoires pharmaceutiques (Art et Médecine,Ridendo), les principaux pourvoyeurs de cette presse hybride. Relevant de l’imprimé en tant que supports publicitaires, du journal, de la revue ou du magazine par leur conception et leur distribution, les périodiques d’entreprise se caractérisent par leur extrême diversité, s’agissant de leur mode de diffusion, de leur tirage, de leur périodicité comme du format, des contenus et de la ligne éditoriale qu’ils adoptent. Certains ont fait date par la modernité et le luxe de leur conception graphique et artistique. Tout à la fois moyens et supports promotionnels, ces outils de prospection et de vente, de communication et de valorisation de l’entreprise, sont aussi des diffuseurs de contenus culturels. Ils constituent un observatoire de premier plan des stratégies, des modalités et des formes historiques de la publicité imprimée.
L’accès au séminaire se fera sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.
14 mars 2021
L’imaginaire scientifique dans les périodiques du XIXe siècle
Hugues Marchal (Université de Bâle) : « “Venger les sciences du reproche qui leur a été fait de dessécher l’imagination ?” La réception de la poésie scientifique de Delille dans la presse de 1800 à 1850 »