Diderot – Œuvres complètes, tome XXVIII (Correspondance 1, 1741/1742-1760)

Le premier volume de la Correspondance de Diderot, préparée dans le cadre des Œuvres complètes du philosophe (édition dite DPV), vient enfin remplacer les tomes I à III de la première édition annotée de sa correspondance complète (éd. Roth-Varloot, 1955-1970). Ce volume (DPV XXVIII), qui couvre les années 1741 à 1760, offre une édition radicalement nouvelle, préparée majoritairement par Annie Angremy. Le corpus des lettres change pour des raisons diverses : datations beaucoup plus exactes, suppression des doublons accidentels de l’édition Roth-Varloot, suppression des « fausses » lettres qui sont en réalité des textes déjà intégrés aux autres volumes de DPV, intégration de toutes les lettres nouvellement découvertes depuis 1970.

Une introduction monumentale (plus de 100 pages) d’Emmanuel Boussuge et Didier Kahn détaille les sources manuscrites et offre un historique complet des premières éditions des lettres du philosophe, à commencer par celles imprimées de son vivant. Tous les problèmes d’établissement du texte – les numéros des lettres adressées à Sophie, les dommages causés par l’humidité, les interventions des Vandeul sur les autographes – sont exposés, comme à l’accoutumée, à la suite de l’Introduction. De vastes notices biographiques offrent de précieuses synthèses sur les divers correspondants, contextualisant leur présence dans les lettres : Grimm, Damilaville, Mme d’Épinay, Sophie Volland bien sûr, mais aussi sa famille et sa parentèle, ses lectures, sa culture théâtrale. De précieux arbres généalogiques dus à Françoise Launay éclairent non seulement les Volland, mais aussi toute la famille langroise de Diderot.

Suivant les exigences éditoriales définies par Annie Angremy, des recherches de grande ampleur ont été menées. L’annotation, exceptionnellement détaillée, renouvelle en profondeur notre connaissance de Diderot et de son époque. L’identification des personnages a été poussée aussi loin que possible. La chronologie des lettres se trouve notamment bouleversée, et enrichie par la mention minutieuse de toutes les lettres échangées dont on n’a que la trace : quelque 300 « lettres-fantômes » qui permettent d’enregistrer plus exactement et de façon plus vivante les échanges de lettres tels qu’ils ont réellement eu lieu, et parfois de reconstituer leur chronologie rigoureuse.

Éditeur·trice·s scientifique·s : Annie Angremy, Emmanuel Boussuge et Françoise Launay